Olivier nous présente aujourd’hui une Porsche 911 SC (Super Carrera) de 1977, modèle 78, un grand classique des Porsche vintage « à air », un des modèles les plus purs selon les afficionados de la marque.

En 1977, Porsche a déjà gagné 4 fois les 24H du Mans et 3 rallyes de Monte-Carlo avec la 911 (une 4ème fois en 1978). Sa réputation est solidement établie dans les voitures de sport.

Tout en gardant la silhouette légendaire originelle des 911, loin des modèles déformés et bodybuildés d’aujourd’hui, cette 911 SC est quand même une Porsche « qui envoie », avec un 3 litres de 180 chevaux, on le verra sur la route !

On rappelle que la lignée des 911 a débuté avec la 901 en 1963. Il s’agit donc ici d’une 911 série G, qui a été produite de 1973 à 1989.

Porsche 911 SC

Elle est reconnaissable à ses jantes Fuchs et à ses pare-chocs butoirs à soufflets absorbant les impacts, destinés à respecter les normes de crash test aux États-Unis. Ce modèle provient justement des USA et est donc équipé de pare-chocs renforcés avec des soufflets plus longs et des gros butoirs à l’arrière. Cette particularité ne l’enlaidit pas comme sur d’autres voitures importées des US et équipées de véritables bancs publics à l’avant et à l’arrière.

Porsche 911 SC

Vendue neuve à Sacramento, Californie, elle a été importée en France par les établissements Courage au Mans qui ont été parmi les premiers à faire venir des Porsche des USA.

À l’époque, Yves Courage, ancien pilote de courses de côte, avait créé Courage Compétition pour courir aux 24H du Mans et en endurance sur ses propres voitures Cougar, équipées d’abord de V8 Cosworth, puis de flat 6 turbo Porsche (3ème en 1987).

Olivier l’a donc achetée chez Courage pour ses 25 ans en 1993 et l’a revendue en 2009 après presque 17 ans.

Porsche Club of AmericaOlivier est resté en contact régulier avec son acheteur qui a soudain souhaité s’en séparer en octobre 2020. Olivier, très attaché à cette auto, la lui a rachetée plus du double… au prix du marché d’aujourd’hui, la cote du modèle ayant flambé ! Pas vraiment une affaire financièrement, mais le cœur a ses raisons…

Olivier a tous les documents d’origine de la voiture depuis le premier propriétaire américain et a même retrouvé dans le coffre son parapluie Porsche qu’il y avait laissé ! Il y a surtout retrouvé toutes les sensations et parfums d’époque… et sa jeunesse !

Sur la grille de capot moteur, la voiture a conservé son badge du PCA (Porsche Club of America).

 

Présentation

La voiture, d’apparence compacte, fait 4,29 m de long, 1,61 m de large et 1,34 m de haut. Environ 1100 kg à vide, moins sans la clim qui a été déposée par le propriétaire précédent à l’occasion d’une réfection moteur complète.

Sa belle robe marron, repeinte, est de la couleur d’origine et elle porte encore les cerclages de phares et entourages de vitres chromés qui ont été noircis sur les modèles ultérieurs.

jantes FuchsLe compteur affiche près de 110000 km réels, le compteur d’origine en miles ayant été remplacé et le nouveau ajusté pour passer aux mines à l’époque.

Les pneus sont des Michelin Pilot Sport, 205/55 ZR 16 à l’avant et 225/50 ZR 16 à l’arrière.

Le moteur est donc le classique 6 cylindres à plat refroidi par air et par 13 litres d’huile, à carter sec. 2994 cm3 (17 ch fiscaux), 180 chevaux à 5500 t/mn, régime maxi 6800 t/mn. 2 ACT 2 soupapes/cylindre (on est en 1977). Injection Bosch K Jetronic. La distribution est à chaîne avec des tendeurs mécaniques qu’il convient de réviser à 100000 km. Certains les remplacent par des tendeurs hydrauliques de moteur 3,2 litres.

Le moteur est placé en porte à faux arrière, ce qui donne un excellent freinage avec le transfert de masse mais n’est pas la répartition idéale comme le démontrent chaque week-end les 911 de ce type en marche arrière sur les circuits !

Moteur Porsche 911 SC

À la conduite

Tag Heuer Monaco au poignet, me voici Steve McQueen en route pour Le Mans sur les petites routes des Yvelines ! (*)

On est vite à l’aise dans cette voiture sans mauvaise surprise. La qualité de construction de l’époque peut rivaliser avec celle observée aujourd’hui. La direction à crémaillère non assistée est ferme en manœuvres, bien démultipliée et précise ensuite. Il n’y a pas de bruit parasite autre que celui du moteur, très présent dans l’habitacle mais c’est ce qu’on veut ! Le moteur semble paresseux en dessous de 4000 tours puis l’aiguille s’envole rapidement ensuite et il faut prendre garde aux sur régimes !

Le pédalier légèrement décalé à droite n’est pas gênant mais il me manque un repose pied.

Au tableau de bord, le gros compte tours très lisible au centre vous saute à la figure et le compteur de vitesse à droite peut afficher très vite des vitesses non avouables. Vmax donnée pour 225 km/h, 0-100 en 7 secondes. À tester sur les autoroutes allemandes en allant au Musée Porsche de Zuffenhausen (dormez au V8 Hotel de Motorworld à Böblingen dans la banlieue de Stuttgart).

Les 5 compteurs ronds alignés qui composent ce tableau de bord devenu iconique sont très lisibles et le diamètre du volant est tel que sa jante passe entre les compteurs sans les masquer. Ils affichent de gauche à droite : jauges à essence et à huile, température d’eau/pression d’huile, compte tours, compteur de vitesse et kilométrage, montre.

Près du frein à main on a 2 leviers au sol qui ouvrent des trappes pour récupérer la chaleur du moteur l’hiver.

La boite à 5 vitesses est relativement lente à cause d’un levier à long débattement et il convient de bien décomposer le passage 2-3-2.

Les freins à disques ventilés sur les 4 roues sont virils mais efficaces. On fera attention sur le mouillé car il n’y a pas d’ABS.

À bord l’ambiance est intimiste avec moquette et cuirs et la faible largeur de l’habitacle rapproche les passagers. 2 places arrière permettent d’emmener des enfants ou des bagages sur les dossiers qui se rabattent à plat. Le coffre avant est en effet réduit avec le réservoir de 80 litres (accepte le SP95), la batterie et une trousse à outils bien garnie. Un toit ouvrant électrique permet de profiter du ciel ou des arbres des forêts des Yvelines. Des vitres électriques et un rétro extérieur à réglage électrique sont d’une voiture de luxe de l’époque.

Selon Olivier la consommation s’établit entre 12 et 14 litres.

Conclusion

Cette 911 m’a ravi. Une voiture ancienne certes, mais puissante, rapide, fiable et confortable, avec un look iconique et devenu intemporel qui fait tourner les têtes. Elle s’insère parfaitement dans la circulation moderne, est assez compacte avec une bonne visibilité pour circuler en ville, même si elle préfère la route qui tourne. Elle peut être utilisée au quotidien, à condition de ne pas se limiter à de trop courts trajets pour en profiter pleinement. C’est finalement une magnifique voiture de balade pour retrouver ses 20 ans avec son amoureuse dans des échappées qui pourront être lointaines, j’en ai vu une affichant 400000 km !

Quelle montre portes-tu ?

Nous posons à notre amateur du jour la question traditionnelle.

Rolex Deepsea« Une Rolex DeepSea, modèle Cameron. Cette montre avait été faite par Rolex spécialement pour James Cameron, réalisateur, scénariste, producteur et explorateur de fonds marins, pour descendre sur l’épave du Titanic afin de tourner des séquences du film du même nom. »

Titanic est resté 12 ans le plus grand succès de l’histoire du cinéma au box-office mondial.

Cette montre est équipée d’une valve à hélium sur le côté qui lui permet de descendre théoriquement à 3900 mètres de profondeur. En fait, James Cameron la portait dans le bathyscaphe avec lequel il est descendu sur l’épave. Son fond dégradé rappelle la couleur de la mer qui devient foncée puis noire au fur et à mesure qu’on descend. Son boitier de 44 mm en acier Oystersteel de qualité aérospatiale porte une lunette tournante en céramique avec chiffres et graduations platine.


* En fait la Porsche de Steve McQueen dans le film Le Mans est une 911S de 1970.