Dadandwill vous ont déjà présenté des voitures uniques au monde, comme la Rosalie Speedster de Jean Daninos ou la Simca-Fiat Berlinette Le Mans. En voici une nouvelle, quasi unique car reconstruite et équipée selon le goût de son propriétaire.
Franck est carrossier de métier. Il roulait en Renault 12 à une époque, qui lui donnait toute satisfaction et il a découvert qu’elle existait en coupé en Roumanie. Il s’est donc mis à rêver d’en avoir une.
Un peu d’histoire
Dans les années 60 les pays socialistes d’Europe de l’Est veulent développer leur industrie automobile et font appel aux grands groupes automobiles de l’Ouest, plus avancés. En Roumanie, le gouvernement de Nicolae Ceaușescu choisit la Régie Renault et signe en 1966 un contrat pour assembler près de Bucarest des voitures Renault. La société est baptisée Dacia, en référence à l’ancien nom de la Roumanie, la Dacie. La production démarre en 1968 avec la Dacia 1100 dérivée de la R8, puis continue en 1969 avec la Dacia 1300 quasi identique à la R12 présentée la même année. En 1999 Renault rachète Dacia et débute l’ère des Logan, voitures spécifiques bon marché produites en Roumanie et exportées en Europe, au Maghreb, en Turquie, en Israël et au Liban. Entre temps le régime Ceaușescu s’est écroulé fin 1989.
La Renault 12
La R12 était une berline 4 portes 4/5 places à traction avant produite en France de 1969 à 1980. Après la Simca 1100 en 1972, elle a été la voiture la plus vendue en France en 1973. Elle est propulsée par le 4 cylindres « Cléon-Fonte » de 1289 cc avec une boite 4 vitesses. Elle sera déclinée en versions break et en version Gordini avec un 1565 cc de 113 chevaux et une boite 5 qui l’emmenaient à 185 km/h, contre 150 pour une R12 normale..
Dacia 1410 Sport
Pour avoir voyagé en Roumanie sous l’ère Ceaușescu en Triumph Spitfire, javais pu constater l’intérêt des roumains pour la voiture et les voitures de sport en particulier, tant ils en étaient frustrés sous le joug communiste. Dacia a donc créé la 1410 Sport, un modèle spécifique basé sur la R12 avec une ligne originale rabaissée et un empattement raccourci de 20 cm, La voiture a 2 portes et des ailes arrières constituées de l’assemblage de portes et d’ailes arrière de R12. Au début les modèles avaient des portes normales simplement réduites en hauteur, dites courtes, Puis les portes ont été allongées pour faciliter l’accès aux places arrière et améliorer la ligne. Curieusement, c’est un pare-brise identique à l’avant qui est monté en guise de custode !
Au début la voiture avait un moteur 1289 cc de 54 chevaux, puis a reçu un 1397 cc de 65 chevaux. C’est la 1410 Sport, qui ne pèse que 930 kg, ce qui peut donner une sensation de sport avec un volant à trous entre les mains … Dans les années 70 c’était une voiture moderne et en tout cas, c’était la voiture pour rouler classe à Bucarest comme nous l’explique en détail CarJager.
La voiture a été produite à plus de 2 millions d’exemplaires en versions 4 et 5 portes, break, pick-up et seulement environ 5000 coupés 2 portes 1410 Sport.
La voiture de Franck
Franck a trouvé il y a 10 ans cette Dacia 1410 Sport de 1991 à l’état d’épave non roulante dans l’Essonne. La voiture n’avait jamais été vendue en France et c’est un roumain qui l’avait ramenée du pays.
Franck l’a faite immatriculer en collection, et l’a pratiquement entièrement reconstruite avec un moteur 1300 de R12TS de 70 chevaux, une boite 5 vitesses et de nombreuses pièces de Renault françaises.
Franck l’a équipée de très belles jantes Gotti avec des pneus 165 55 R13. Il voulait un toit ouvrant. Alors il a fait refaire et adapté une capote de Super 5 et a percé le toit. La manœuvre est manuelle, ça ne tombe pas en panne !
Franck l’a aussi rééquipée en feux, phares, pare chocs et tableau de bord des modèles français de R12 phase 1. Le bossage capot est factice et provient d’une R17.
La peinture orange avec les bandes est inspirée des R12 Gordini de l’époque. Les sièges avant sont des sièges « pétales » de R17 et la banquette arrière est modifiée à partir de celle d’une R17 aussi.
Franck lui a rajouté un spoiler en tôle devant, de sa conception.
À noter que les petites chaussures accrochées au rétroviseur suivent Franck depuis sa première voiture.
À partir d’une épave, Franck a reconstruit une voiture neuve avec des éléments spécifiques ! Voici donc une auto surprenante qui ne passe pas inaperçue, qui suscite beaucoup d’amitié de la part des roumains et beaucoup de curiosité et de sympathie en général ! Elle améliore notablement la ligne un peu ingrate de la R12 et son extrême rareté en bon état et son originalité en font un collector. Alors Franck, pourquoi ne pas rêver un peu plus et en faire une deuxième en nous créant une vraie Dacia Gordini de course ?
