Le 4 avril j’ai passé une journée avec le Porsche Club 911 Classic France grâce à l’invitation d’un membre du club (merci Bernard) et c’est en passager d’une 911 que j’ai retrouvé une vingtaine de Porsche 911, moteurs refroidis par air exclusivement, sur une aire de l’autoroute de Normandie.
Mon hôte disposait justement d’une magnifique 993 phase II de 1997, dernière 911 à refroidissement par air.
Les voitures des participants :
La matinée était consacrée à la visite de l’unique concession Porsche Classic de France (4 dans le monde) près de Rouen.
Cette concession particulière répond strictement au cahier des charges Porsche, jusque dans la couleur des carrelages et des murs et les personnels d’atelier sont certifiés.
Elle dispose de toute la documentation d’atelier en français de tous les modèles de 356 à 993, ce qui occupe une armoire entière, sans compter tout ce qui est disponible en informatique.
Même si Porsche a fait rentrer les 996 et 997 en Classic, la concession ne prend en charge que les Porsche « à air » depuis la 356 jusqu’à la 993. Elle vend des 996/997 mais s’appuie sur l’expertise de la concession Porsche voisine pour leur entretien.
Sous la conduite de Nicolas Weber, Directeur du Centre Porsche Classic Rouen, nous visitons successivement :
- l’atelier mécanique où l’on peut démonter complètement et réparer les moteurs et boîtes, envoyer en usinage et en rectif et faire toute autre intervention,
- L’atelier carrosserie en train de finir la préparation d’une caisse de Targa pour Deauville Classic, et de réparer une 911 accidentée,
- L’atelier performance qui prend en charge n’importe quelle Porsche client participant notamment aux courses et championnats historiques. Il y avait des autos pour le prochain Tour Auto et 2 surprises : une Porsche 962 Groupe C de 1990, flat 6 3,2 litres biturbo 800 chevaux, coque alu carrosserie kevlar, et une incroyable Ferrari 333 SP de 1999 tout carbone, moteur V12 4 litres atmosphérique 650 chevaux, même moteur que les F1 époque Alain Prost.
La Porsche 962 :
La Ferrari 333SP :
L’atelier assure pour ces autos une maintenance complète avec démontage remontage après chaque course. Ils peuvent même vous louer une GT3RS avec l’assistance pour une course ou une saison complète.
D’autres voitures de l’atelier performance :

Interview de Nicolas Weber :
Ils ont toute la doc !
C’est donc des étoiles plein les yeux que nous sommes allés déjeuner à côté au Clos Rouen La Vaupalière, un hôtel restaurant ***.
Traversée de Seine
Après déjeuner et un joli parcours normand et verdoyant, puis boisé et vallonné, nous embarquons la totalité des voitures sur le bac de Duclair pour rejoindre la rive gauche de la Seine. Tout d’un coup au milieu du fleuve le paysage se met à tourner. Le capitaine a-t-il perdu le contrôle ? Un moteur s’est il emballé ? Mais non, le capitaine salue le club à sa manière avec un donut 360 au milieu du fleuve, démontrant la puissance et la manœuvrabilité de son engin à hélices orientables. C’est un bac maritime à propulsion électrique d’environ 1000 chevaux sur 56 mètres et 210 tonnes.
Circuit de F1 de Rouen Les Essarts
Nous découvrons l’ancien circuit de Formule 1 de Rouen Les Essarts où se sont courus 5 GP de Formule 1 de 1955 à 1968. L’américain Dan Gurney y a remporté la seule victoire de Porsche en F1 en 1962, sur Porsche 804 propulsée par un flat 8 de 1500 cc et 185 ch refroidi par air et monté central arrière. La voiture pesait 452 kg avec un châssis tubulaire acier, une carrosserie alu et des freins à disques. On était à l’époque dans les perfs d’une Formule Renault d’aujourd’hui, ce qui n’enlève rien aux mérites des pilotes d’alors qui devaient de toute façon être les meilleurs !

Le circuit est resté tristement célèbre pour l’accident mortel du pilote français Jo Schlesser en 1968. C’était son premier Grand Prix sur une toute nouvelle Honda RA302 de F1 à V8 3 litres que John Surtees n’avait pas voulu piloter, ne l’estimant pas au point. Jo l’a perdue contre un talus dans la descente au virage des 6 frères au 3eme tour avec 200 litres d’essence à bord et un châssis en magnésium qui ont provoqué un incendie immédiat violent et quasiment impossible à éteindre avec les moyens de l’époque.

En dépit de l’épingle du nouveau monde, pavée, et qui cassait complètement la vitesse avant une côte, le circuit de Rouen était très rapide. En 1968 Jacky Ickx sur Ferrari a gagné à 162 km/h de moyenne (ralenti par l’accident) mais la pôle avait été établie par Jochen Rindt à 203 de moyenne. Pour comparer avec Reims réputé très rapide à la même époque, Jean-Louis Schlesser justement y avait gagné les 12H de Reims l’année d’avant à 205 de moyenne sur Ford MkIIB.
Un tour du circuit en partant de l’épingle du Nouveau Monde. Le virage des 6 frères est à 4’30 :
Après le tour de circuit nous reprenons l’A13 pour rentrer tandis que d’autres poursuivent le road book vers Les Andelys, Chateau Gaillard, Vernon, Giverny (maison et jardins de Claude Monet), et le Chateau de La Roche Guyon.
Une journée extraordinaire ! Merci à Hervé Lequippe du club pour l’organisation parfaite de cette journée et à toute l’équipe de Porsche Classic Rouen pour leur accueil et leur dévouement 🙂
Centre Porsche Classic Rouen
2 bis route du Havre
76150 SAINT JEAN DU CARDONNAY
https://rouen.centreporsche-classic.frPorsche Club 911 Classic France
Instagram : @porscheclub911classicfrance