On vous présente aujourd’hui une pépite de la petite collection dadandwill, avant qu’elle ne parte pour de nouvelles aventures : une Mercedes SLK 1800 Kompressor de 2005, juste 20 ans d’âge, un très bon millésime.
Par youngtimer, beaucoup pensent 205 ou VW Golf GTI. Mais voici une auto aujourd’hui moins chère (pour combien de temps ?), aussi performante sinon plus (230 km/h) et d’une toute autre classe. Finitions cuir haut de gamme, fiabilité, une ligne intemporelle, une auto à la cote incroyablement basse qui ravira bien des amateurs avec tous ses raffinements : clim, sièges chauffants, chauffage de nuque Airscarf (les femmes adorent qu’on leur souffle du chaud dans la nuque), système de son radio CD Harman Kardon avec 15 hauts parleurs répartis dans la voiture, une salle de concert !
Et vous apprécierez le fameux toit dur vario, à commande électro-hydraulique, qui s’escamote en quelques secondes dans le coffre. Vous avez deux voitures pour le prix d’une : un coupé et un cabriolet ! Une cloison doit être déployée dans le coffre pour autoriser l’entrée du toit, ce qui réduit le coffre de moitié. On voyagera donc léger. Il y a toutefois de la place derrière les sièges pour les grosses serviettes de plage par exemple. À noter qu’il y a un emplacement roue de secours galette sous le tapis de coffre, où on peut ranger plein de choses. La voiture est équipée d’un kit de gonflage avec gonfleur en cas de crevaison. Le même gonfleur qui peut vous servir à gonfler un matelas de plage ou une bouée.


Un peu d’histoire

Le premier modèle, R170, a été produit de 1996 à 2004, avec les moteurs suivants :
- SLK 200 : 4 cylindres 2 litres 136 ch 208 km/h
- SLK 200 K : 4 cylindres 2 litres à compresseur 163 ch 223 km/h
- SLK 230 K : 4 cylindres 2,3 litres à compresseur 193 ch 240 klm/h
- SLK 320 : V6 3,2 litres 218 ch 245 km/h
- SLK 32 AMG : V6 3,2 litres à compresseur 354 ch 250 km/h.

Un premier restylage conduit au modèle R171 qui nous intéresse ici et qui a été produit de 2004 à 2010 :
- SLK 200 K : 4 cylindres 1,8 litre à compresseur, 163 ch 230 km/h.
- SLK 280 : V6 3 litres 231 ch bridé à 250 km/h
- SLK 350 : V6 3,5 litres 272 ch bridé à 250 km/h
- SLK 55 AMG (jusqu’en 2012) : V8 5,4 litres 360 ch.

Le style du R171 est le plus pur, avec sa calandre à grosse étoile inclinée, inspirée des Formule 1 de l’époque et de la Mercedes SLR McLaren, une supercar sortie en 2003. Le bossage du capot reprend la ligne d’un museau de Formule 1 Mercedes avec les 2 petits ailerons de chaque côté. Un léger restylage a introduit un spoiler plus angulaire sur les derniers modèles, mais qui s’accorde moins bien avec le reste de la ligne.

Un nouveau restylage profond en 2011 introduit le modèle R172 qui sera le dernier SLK, produit jusqu’en 2016. La ligne est profondément altérée, déformée, grossie, la calandre redressée. Le SLK s’est embourgeoisé !
Une Mercedes met plus longtemps qu’une Porsche à remonter en cote. Le SLK est aujourd’hui en cote incroyablement basse pour une voiture d’un tel luxe et finition et deviendra collector. Aujourd’hui c’est une youngtimer très abordable et autrement plus fiable et mieux finie qu’une 205 ou une Golf GTI, et avec un autre potentiel.
SLK 200K
La qualité Mercedes permet d’envisager au minimum 400 000 km et plus par un entretien régulier. Il faudra surveiller à chaque révision l’état des rotules et bagues de suspension, en parfait état sur notre modèle affichant 185000 km. La distribution est à chaîne et doit faire la durée de vie de la voiture. Surveiller simplement le bruit.
Le moteur, également monté sur d’autres modèles de la marque, est un 4 cylindres 16 soupapes à 2 ACT, aidé par un compresseur volumétrique qui lui donne beaucoup de souplesse à bas régime. L’avantage d’un compresseur sur un turbo est qu’il est entrainé mécaniquement, donne de la puissance et du couple dès les bas régimes, et tourne moins vite, gage de fiabilité. Un turbo est entrainé par les gaz d’échappement, tourne beaucoup plus vite, délivre sa puissance dans les hauts, et dépasse rarement 100000 km.
Régulateur de vitesse très facile à comprendre et à utiliser.
De belles roues alliage en 17 pouces, faciles à nettoyer à la main. Attention, la corrosion peut s’installer sous le vernis et ici les roues ont été refaites par un spécialiste. Pneus 225/45ZR17 à l’avant (gonflage 2,3 kg) et 245/40ZR17 à l’arrière (2,5 kg).
À l’intérieur
C’est plein de boutons ! Il y en a sur le volant qui permettent de défiler au tableau de bord entre les cadrans tout un tas d’informations : température moteur et extérieure, niveau d’huile (à l’arrêt), distances, moyennes et consommations, kilométrage avant la prochaine révision, messages de pannes, défauts ou erreurs…
Sur la console centrale on a un petit écran d’informations diverses, dont un GPS obsolète à CD-ROM ! À sa gauche une série de boutons affichent les infos et réglages sur l’écran, à droite ce sont les boutons de téléphonie. Au-dessus, la fente du lecteur de CD.
En dessous, on trouve à gauche le bouton-molette de son et d’allumage de l’écran, à droite un défileur d’infos ou de plages de CD.
En dessous et entourant le warning, une série de boutons commandent les 3 niveaux de chauffage siège et nuque, verrouillent les portes ou déconnectent l’ESP, ou commandent des trucs dont je ne me sers jamais.
En dessous, une rangée de 4 boutons molettes commandent dégivrage et clim séparée conducteur et passager.
À droite, la boite à gants est éclairée et se verrouille.
Au dessus, les pare-soleils sont dotés chacun d’un miroir et des lampes s’allument quand on ouvre les miroirs.
La console centrale est bien faite avec un petit vide poches, un tiroir (cendrier ?), les commandes de toit et de réglage rétros, puis un premier petit coffre assez profond pour des CD et qui s’ouvre dans tous les sens. L’un des compartiments permettait de ranger un téléphone vintage. Entre les sièges, un autre coffre permet de ranger pas mal de choses.
Et je garde pour la fin l’astucieux tiroir qui dégage deux porte gobelets : vous pouvez aussi y planter vos cannettes avec la paille qui dépasse, la classe !
La voiture n’est pas vraiment fumeur car l’allume-cigare est côté passager sous le tableau de bord, quasiment au pied de la passagère qui y trouve aussi un petit filet range-tout. On y branchera plutôt une prise USB.
Caractéristiques
- 4,10 m X 2,01 m (sans rétros) x 1,30 m, empattement 2,43 m. 1390 kg. Réservoir 70 litres. Peut fonctionner au SP95 mais SP98 recommandé.
- 163 chevaux à 5500 t/mn. Couple 240 Nm à 3000 t/mn.
- Consommation en usage courant : compter 9 litres/100.
- Boite manuelle 6 rapports, avec un petit levier agréable à manipuler.
À la conduite
Ce n’est pas une voiture de course ! Testée à Mortefontaine sur l’anneau, le routier et l’aire plane mouillée, la voiture est neutre, naturellement légèrement sous-vireuse, survireuse à la demande. L’anti patinage et le contrôle de trajectoire (déconnectable) sont très efficaces et vous éviteront bien des mésaventures sur sol glissant.
Les freins sont suffisants pour un usage route, pas faits pour de la piste ! C’est en balade que la voiture vous satisfera le plus, avec un moteur peu bruyant, une direction douce et précise, des virages à plat et de la puissance en réserve. Sur les autoroutes allemandes vous pourrez cruiser à 200 km/h en écoutant du Bach, toit férmé. Ach ! Du fährst einen Mercedes ! Toit ouvert, un filet entre les arceaux évite de décoiffer madame en mode balade et les chapeaux ne s’envolent pas.
N’hésitez pas à ouvrir le toit en hiver. Avec les sièges chauffants et l’airscarf on se passe de chauffage.
Conclusion
Une auto à ne pas rater si vous en voyez passer une en occasion et que vous voulez vous faire plaisir longtemps avec une deuxième ou troisième voiture. Une autre qualité et une autre tenue de route qu’une Mazda MX-5, une autre classe qu’une BMW série Z, une ligne intemporelle et indémodable, et pourtant ce n’est pas un italien qui l’a dessinée !