Pendant que Le Père profitait de la sonorité de la fameuse Daimler SP 250 et des Grandes Heures Automobiles de Monthléry, je prenais pour ma part la direction des Hauts de France pour un tout autre évènement.   

Pour ceux qui suivent ce blog ou encore ceux qui ont pris le temps de lire la rubrique « L’esprit Dad & Will », vous comprendrez que je prends beaucoup de plaisir à associer vieilles voitures et vieilles montres. D’une manière générale, il m’est impossible de prendre le volant sans avoir de montre au poignet et souvent un vieux chronographe peut me donner l’envie de conduire !

Associer Montres et Voitures, c’est aussi l’idée de Grégoire Peugnet, qui créa en 2014, avec l’appui de deux copains, l’association Montres & Mécaniques. Cette même année, la première Bourse Horlogère Lilloise vit le jour. Mais plus qu’une simple bourse horlogère, le public y est invité, s’il le souhaite, à venir en voiture de collection et un parking leur est spécialement réservé.

Voitures et Montres ? Il ne m’en fallait pas plus, et c’est donc avec plaisir que je répondais positivement à l’invitation de Grégoire. Et puis pour un parisien, la Bourse Horlogère de Lille, c’est l’occasion de partir la veille, de sortir le cabriolet pour 2 heures de route (à vitesse gouvernementale), flâner dans les rues du Vieux Lille et ses allures de mini Bruxelles et déguster un de ces fameux cornets à la Friterie Meunier sur la Grand Place. Une nuit d’hôtel et on est fin prêt pour se rendre de bonne heure à La Chapelle d’Armentières, lieu de la 5ème édition de le Bourse Horlogère Lilloise.

La Bourse Horlogère Lilloise c’est près d’une cinquantaine d’exposants, des milliers de montres d’occasion pour tout budget, des centaines de visiteurs et des voitures de collections. Mais pour vous présenter cette bourse horlogère, je vais plutôt vous parler de Grégoire Peugnet et vous en comprendrez mieux le concept.

Un étalage de montres diverses sur le stand d’un exposant

Qui est Grégoire Peugnet ?

Ingénieur de formation, Grégoire a toujours été fasciné par la micromécanique et plus particulièrement par celle des montres. Après une adolescence baignée dans l’omniprésence des montres à quartz, c’est au début des années 2000 que Grégoire retrouve un regain d’intérêt pour les montres mécaniques. « Il me fallait un coeur qui bat à mon poignet ». Le début de sa collection…

Pour les voitures, c’est son entourage qui lui à donné le gouts des anciennes  (celles des années sixties et seventies bien sûr, si chères à Dad & Will). Grégoire commence par quelques sorties organisées le temps d’une journée, puis on rallonge sur le temps d’un weekend et enfin la tradition s’installe. Depuis une dizaine d’années, Grégoire et ses amis partent à 10 voitures, depuis le Nord, direction Le Mans « Classic » afin de partager des moments délicieux autour de belles mécaniques.

Enfin Grégoire connait le coup de foudre pour une ancienne, toute de rouge vêtue… mais on en parlera un peu plus bas.

Pourquoi avoir créé cette Bourse Horlogère ?

« Je pense qu’une passion ne peut se vivre que si elle est partagée. Au préalable et comme de nombreuses personnes de nos jours, j’ai d’abord découvert l’horlogerie sur internet en participant à certains forums. J’y découvrais de nouvelles histoires et des modèles que je ne voyais pas en boutique. »

Internet c’est une chose mais pour Grégoire, il fallait du concret :

« Au travers du FAM (ForumàMontres), j’ai alors commencé à organiser des soirées entre passionnés pour voir, échanger, découvrir en vrai ce que j’observais sur écran. »

Ce sont les prémices de la création de quelque chose de plus important encore :

« Des amis allaient voir des bourses horlogères à Paris ou à Amsterdam et revenaient avec des belles tocantes achetées ou échangées. Je voulais faire la même chose mais directement sur place. Comme il n’existait jusqu’à présent aucune bourse horlogère au nord de Paris, j’ai donc créé l’association Montres & Mécaniques avec 2 amis. »

Les exposants sont pour la plupart des Horlogers expérimentés et pourront aisément vous conseiller dans vos choix.

Mais alors pourquoi vouloir rassembler Montres et Voitures ?

« Il fallait nous démarquer des autres manifestations déjà existantes. À plusieurs reprises, j’avais constaté que les passionnés de voitures aimaient aussi les montres, et vice versa. Des trois personnes membres de l’association, nous étions deux à aimer les voitures anciennes. Alors naturellement nous nous sommes demandés pourquoi ne pas associer les deux passions. »

Une peugeot 504, une Lancia Fulvia, une Autobianchi, et une 911 sur le parking de la Bourse.

Objectifs futurs pour les prochaines bourses à venir ?

« Le concept de la Bourse horlogère plait aujourd’hui et rassemble de plus en plus de monde chaque année. Il en existe plusieurs en France. L’association Horlogerie et Voitures de Collection répond à une demande. On voit d’ailleurs de plus en plus de rapprochements des marques horlogères elles-mêmes, proposant des montres ou rééditions en lien avec un passé automobile ou même avec un partenaire ou un sponsor.

Nous avons aussi été contactés par une association liée à une école prestigieuse qui souhaite trouver des idées pour « travailler » ensemble, toujours dans l’esprit voitures / horlogerie. Pourquoi pas ? Développer les contacts, c’est aussi ce que j’aime.

Nous souhaitons aussi soutenir ponctuellement ou sur le long terme une association humanitaire, avec une présence et une sensibilisation humanitaire lors de la bourse. Nous nous passionnons de choses non indispensables dans la vie, n’oublions pas ce qui peut être indispensable pour d’autres. C’est une de mes cordes sensibles. »

Et tes montres dans tout ça ?

« Je suis probablement un collectionneur de montres un peu particulier. Je n’ai pas d’attache à une marque de prédilection ni à une époque particulière. Je fonctionne au coup de cœur, aussi bien pour un gousset du 19ème siècle présentant un bel émail que pour une mécanique originale, ou encore une Frédérique Constant modèle Healey des années 2000.

J’ai malgré tout une sensibilité pour la mécanique horlogère. Un micro rotor, une raquette de balancier spéciale, un cadran hors du commun ou une complication rare…

La Hamilton Chrono-Matic de Grégoire

Ainsi, j’affectionne tout particulièrement, les premiers chronos automatiques qui sont apparus en 1969 (l’année de ma naissance). À cette époque, Zenith avec son El Primero et Buren/Heuer/Breitling/Hamilton avec leur calibre 11 se sont battus pour sortir en premier le calibre chrono automatique. On peut dire qu’entre mars et avril 1969, l’El Primero et le calibre 11 arrivent sur le marché à peu près en même temps, pour le plus grand bonheur des mostrophiles.

J’ai un faible pour le calibre 11 et je possède une Hamilton Chrono-Matic que je garde précieusement. Le calibre 11 cache un micro rotor et c’est à ma connaissance le seul (avec les déclinaisons en cal. 12-14 et 15) qui possède un remontoir à gauche. Pourquoi les autres n’ont-ils pas suivi cette idée géniale de positionner la couronne à gauche ?  La beauté de ce modèle vient aussi de ses 2 compteurs et du tachymètre noir sur un cadran blanc. Un beau contraste mettant en valeur le côté sport de ce Chrono-Matic. »

Comme évoqué, la bourse horlogère Lilloise, c’est aussi l’occasion d’aller faire un tour sur le parking. On pourra alors y voir toutes sortes de mécaniques mais cette fois-ci à 4 roues, Porsche, Jaguar, MG, Triumph…

Une Porsche 911 entourée d’une TVR et d’une Fiat 1500

Grégoire nous présente alors son coup de foudre survenu il y a quelques années.

Une Volvo P1800 rouge de 1963 !

La Volvo 1800 S de Grégoire

La P1800 est une voiture de sport suédoise de la marque Volvo, avec une ligne italienne et de nombreuses pièces de fabrication britannique. Une sorte de cocktail scandinave que l’on déguste avec délectation !

Deux anciennes publicité amusantes, signées Volvo !

« Ma P1800, je l’aime de plus en plus…! Je ne me lasse pas de sa ligne, de son arrière effilé et de son pare choc avant si particulier.

J’ai choisi cette voiture non pas pour son histoire liée au cinéma (la P1800 a été rendue célèbre par Roger Moore dans la série « The Saint »), mais par amour de sa ligne si particulière.

J’avais auparavant une Jaguar Type E 2+2 automatique de 1967, série 1 ; un mythe pour certains. Eh bien j’ai eu du mal à l’adopter. Je l’ai revendue pour acheter cette Volvo. Certains considèrent cela comme une erreur, mais l’émotion que nous ressentons pour une voiture est tellement subjective.

Contrairement à d’autres voitures, j’ai toujours réussi à démarrer cette Volvo sans trop de difficulté. C’est un signe. Je pense qu’elle m’a adopté et vice versa. »

La bourse Horlogère Lilloise est devenue l’une des plus importante de France et commence même à se faire connaître en dehors de ses frontières. Cette année, il y avait encore plus de visiteurs belges ou luxembourgeois par exemple. Un évènement à ne pas rater pour tout amateur de montres vintages et de voitures anciennes.